Rencontre avec Thomas, qui après 8 ans dans l’électronique et les systèmes d’information, a rejoint une start-up sociale de covoiturage de proximité pour les collectivités.
Quelle était ta vie d’avant ?
La classe préparatoire scientifique fut à mes yeux un bon moment scolaire, et m’a permis de repousser à plus tard le choix d’une orientation plus spécifique (la procrastination a du bon !). Ce qui survint finalement, en optant ensuite pour une école d’ingénieur en télécommunications et réseaux.
Ensuite s’ensuivirent 8 années de gestion de projet et gestion de programme en systèmes d’information, puis dans les produits électroniques de la maison connectée.
Ce n’est pas le parcours rêvé : je n’avais pas de rêve. J’ai suivi cette voie en saisissant des opportunités, et en effectuant quelques non choix. Je me suis laissé aller dans une voie confortable, qu’on se le dise. Cependant, à travers ces diverses expériences, j’ai beaucoup appris en organisation, en gestion de projet, en assurance probablement. Et j’ai également profité d’expériences en expatriation : une vraie chance.
L’élément déclencheur ?
Je ne sais pas si c’est le terme que j’utiliserais. Il y avait néanmoins, à chaque étape de mon parcours, une envie latente me poussant à m’investir en faveur d’une cause que j’estimais juste et nécessaire, et en particulier environnementale. J’ai alors tenté de temps à autre de me rapprocher d’associations et d’ONG, sans pour autant réussir à y trouver une place, et donc à m’y investir.
Je crois ainsi avoir modérément aimé l’objet de chacun de mes précédents postes, et réalisé avec les années que cela m’était essentiel. Ce parcours était formateur, il serait injuste de prétendre le contraire, mais la finalité ne me convainquait pas. Et tout ceci créait un effet boule de neige : les décisions prises, les consignes données au profit d’une cause à laquelle je ne croyais pas ne faisaient qu’accroître mon détachement.
J’ai donc cherché des portes de sortie, en postulant auprès d’organisations que me faisaient frémir. J’étais à peu près persuadé que, pour chaque poste qui m’intéressait, ma candidature allait briller de mille feux parmi les 2,957 autres. C’était à chaque fois gagné d’avance : j’avais le profil parfait ! … Chou blanc. Une fois, deux fois, vingt fois peut-être. Il fallait donc se remettre en question. A vingt fois, je me remets toujours en question.
J’ai tout d’abord suivi un programme de prise de recul sur mon expérience et mes envies avec l’APEC qui m’a permis de me rapprocher de formations et d’idées pour atteindre le Graal. Parmi elles, le Programme Associé On Purpose faisait mouche : une reconversion d’un an guidée par le sens (2 missions de 6 mois, des formations hebdomadaires, du mentoring, du coaching). Ma candidature retenue, j’ai passé la série d’entretiens et me suis embarqué pour une année de nouveauté : une douceur, une gourmandise dans mon parcours professionnel. 12 mois où on prend le temps, tout simplement. On prend le temps d’appréhender l’impact dans le monde professionnel, de se former sur des méthodologies et techniques qui nous sont nouvelles, et de réfléchir à ce que sont nos aspirations. Le tout au sein d’une promotion et d’une équipe organisatrice aux petits oignons.
Et maintenant ?
Je travaille chez ecov. J’ai connu cette entreprise sociale en y réalisant ma première mission On Purpose en 2017. Je reconnais avoir été dubitatif au départ à l’idée de les rejoindre : une équipe très jeune, un projet plein d’innovations, l’impression d’une jeune pousse “à la mode”. Jugement précipité.
J’ai en effet été agréablement surpris, et très séduit par tous ses membres. Les fondateurs ont un état d’esprit remarquable, avec l’impact pour seul moteur. Chacun des employés me touche par son engagement, son enthousiasme et sa personnalité. Ils ont rejoint ecov pour ecov. Tous viennent pour l’enjeu. Eh oui moi aussi bien sûr. Car c’est un défi sociétal que je crois nécessaire.
Logo ecov
Ecov déploie des stations de covoiturage avec et pour les collectivités, un ensemble de stations formant des lignes et un réseau. Nous sommes agréés ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) parce qu’on met un point d’honneur à ne pas être seulement une application mobile : on crée des stations sur la voirie qui se composent d’une borne et d’un panneau lumineux pour permettre à tous de covoiturer. La cause est sociale, la cause est environnementale.
Alors le projet est ambitieux, oui. Ça prend du temps, il faut répondre et s’adapter au mieux au besoin des utilisateurs, accompagner les collectivités, comprendre les particularités du territoire et du contexte local. Mais c’est atteignable ! On remarque d’ailleurs d’ores et déjà que la mayonnaise prend peu à peu dans certaines régions. C’est motivant, c’est emballant.
Racontez-nous ; on vous lit et on publie
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